Le fromager du Russey s’investit dans la vie du village, court les festivals de musique, sillonne les pistes de ski et chérit ses deux enfants. A fond la vie !
Quand rien n’entrave le bonheur, sourions ! Cela semble être la philosophie du fromager du Russey (Doubs), qui s’était au départ lancé dans des études pour devenir agriculteur. Originaire des Ecorces, petit village près de Maiche, Xavier Renaud a passé, gamin, tous ses étés et bon nombre de ses week-ends dans les fermes de ses trois oncles agriculteurs, en particulier chez Fabienne et Vincent Laubert. Il s’imaginait donc bien mener cette vie au grand air. « Mais bizarrement, si le milieu agricole me plaisait beaucoup, le contact avec les animaux un peu moins. C’est un maître de stage qui m’a suggéré, un jour, de tester le métier de fromager ». Et ce fut une révélation. « Transformer le lait des producteurs, ceux-là même avec qui j’ai grandi, en un produit qui régale les gens, ça m’a tout de suite plu », assure le jeune homme qui a fait ses études aux ENIL de Mamirolle et Poligny. Après son apprentissage et un an de salariat à Charquemont aux Mont de Joux, Xavier Renaud est devenu aide-fromager et remplaçant de fromagers à Domprel et Grand’Combe-Châteleu. « Cette expérience m’a donné envie d’aller plus loin et de devenir second. C’est ainsi que je suis arrivé au Russey en 2005. »
Au pied de la cuve, toujours sérieux !
Maître-fromager depuis 2016, il fait équipe avec l’aide- fromager, Stéphane Monnet, un apprenti * et sa seconde, Noémie Martin. A propos de l’emploi féminin, le fromager assure sans détour : « Elle est hyper motivée, très consciencieuse. Homme ou femme, peu importe ! »
Selon lui « exigeant et un peu maniaque » devant la cuve, Xavier Renaud lâche les freins lorsqu’il quitte la charlotte et le tablier blanc. « En dehors, je suis un bon vivant. J’aime aller aux festivals, notamment le Pop Corn Festival dont la première édition a eu lieu l’an dernier au Russey. Je suis membre du comité des fêtes, je fais du ski de fond, je m’intéresse à l’œnologie, aux arômes des fromages, je voyage un peu, etc. » Cet infatigable curieux raffole du sport convivial plus que de la compétition, et participe chaque année au challenge biathlon. Il ne dit jamais non, quand vient la 3e mi-temps ! A ses deux enfants, Louison et Coline, il trans- met sa précieuse joie et leur apprend « l’ouverture d’esprit et le respect, une bonne base pour vivre la vie qu’ils se seront choisie ».
* La fromagerie aura besoin d’un nouvel apprenti en juin.