Aimer et savoir produire du lait à Comté, maitriser parfaitement la transformation fromagère tout comme l’affinage et la commercialisation, c’est le cœur battant de notre filière.
S’investir et investir dans tous les métiers de notre filière assure sa vitalité d’aujourd’hui et prépare celle de demain. Chez nous comme ailleurs, la courbe démographique s’impose et accélère le rythme du renouvellement des générations. Face à ce qui pourrait être une source d’inquiétude, l’enthousiasme des étudiants de licence pro Terroir exprimé dans ce numéro
est au contraire porteur d’espoir pour perpétuer les savoir-faire et la fabrication d’excellents Comté. De même, le dynamisme qui règne pour la reprise des fermes est révélateur d’un véritable engouement, tranchant avec la situation d’autres territoires en proie à une déprise laitière.
Les raisons de cette envie de s’engager sont multiples et dépassent les aspirations économiques, lesquelles, bien qu’indispensables et légitimes, ne sont pas à elles seules suffisantes.
Notre nouveau cahier des charges, en renforçant encore la place de l’humain et des savoir-faire dans les différents métiers, contribuera à perpétuer une fierté identitaire collective. Si dans la grande majorité des situations la transmission des fermes s’opère avec raison, on ne doit pas ignorer certaines dérives qui font beaucoup parler. La valeur de vente, quelque fois exprimée comme un trophée en euros par litre de lait, est une valse qui peut donner le tournis. En s’éloignant de la valeur économique, si le vendeur de l’exploitation peut se targuer d’une bonne affaire, le repreneur, guidé parfois par une envie insouciante de s’engager, se trouve durablement dans une situation tendue.
Il est permis de temps en temps de rappeler les valeurs collectives et de solidarité qui ont construit la réussite de la filière pour qu’elles servent aussi à accompagner les reprises. Pour que la transmission reste pour tous une fierté et la passion, toujours un plaisir.