Depuis qu’il a installé un distributeur de lait frais à Lons-le-Saunier, le premier dans le Jura, Raphaël Chamouton a fait la une des journaux. Installé en GAEC avec ses parents à Pimorin, il est aussi administrateur de la fruitière de Saint-Julien-sur-Suran depuis un an. Rencontre avec un jeune déterminé, engagé dans la filière Comté et désireux de rencontrer le consommateur.
Au volant de son Peugeot Partner, Raphaël Chamouton descend chaque matin à Lons-le-Saunier, sauf le dimanche. À l’arrière de la camionnette, 100 litres de lait frais, traits de la veille et issus de son troupeau de vaches montbéliardes. Aussi loin que porte son regard, s’étend la vallée du Suran, et des prés d’herbe bien verte, qui donne un bon lait à Comté. Un avenir tout tracé. Mais voilà, ce fils d’agriculteur n’aime pas que tout lui tombe tout cuit. Avant même de s’installer sur la ferme familiale avec ses parents, alors qu’il était en BTS ACSE* à Montmorot, il avait déjà réfléchi à un projet qui serait bien à lui, “la petite entreprise” : faire des glaces à la ferme ou installer un distributeur de lait frais… Les reportages à la télévision sur ces sujets lui donnent des idées. Les glaces ? L’investissement lui semble trop lourd. Finalement, ce sera le distributeur de lait, installé depuis le début de l’été sur le parking de l’hypermarché Géant à Lons-le-Saunier.
Donner une bonne image de l’agriculture
Ce qui lui plaît par-dessus tout, le matin, quand il amène le lait frais, c’est la discussion qui s’installe autour du distributeur, avec 1 ou 2 personnes. « Je ne manque pas de leur dire que c’est du lait issu d’une exploitation en lait à Comté, d’expliquer comment il est produit. C’est un gage de qualité pour eux. Ils savent qu’il n’y a pas d’ensilage et me disent apprécier le goût du lait. » À la ferme, il a pris toutes les précautions sanitaires, préférant conserver ses 100 litres de lait à 0,5 °C dans un tank spécifique.
À 24 ans, le jeune homme ne cache pas aimer les villes et le brassage avec d’autres populations. « J’aime aussi être agriculteur mais je ne veux pas avoir pour unique univers le travail dans les champs et les vaches ! » Ce goût de la rencontre a peut-être été transmis pas ses parents, Odile et Jean-Paul, qui font de l’accueil à la ferme depuis de nombreuses années (ferme pédagogique, Bienvenue à la ferme) et font partie des Routes du Comté.
« Le plus dur, dans notre métier, c’est l’image négative que les gens ont de l’agriculture. J’ai envie de leur donner une bonne image… », déclare le jeune homme. Et il recommence, chaque jour, en allant remplir son distributeur de lait.
* BTS Analyse et conduite de systèmes d’exploitation