Ce cadre de l’administration a été nommé commissaire au Massif du Jura, il y a maintenant 5 ans. À son actif, entre autres, la contribution au financement des Routes du Comté et la poursuite du programme Promotion fruitières.
Délégation à l’aménagement des territoires, au centre-ville de Besançon. L’homme qui s’avance a le regard bleu acier et la poignée de main ferme. Michel Cothenet arbore le teint halé d’un homme plus habitué au grand air des montagnes qu’aux bureaux climatisés. Costume de rigueur mais décontracté, le commissaire au Massif du Jura pourrait se fondre dans le paysage des sorties de bureau mais il se pique de garder un esprit terre à terre. II aime que les choses soient comprises de tous – un héritage de son enfance de fils d’ouvrier ? –, y compris dans le langage administratif et les piles de documents qui font le quotidien de son corps de métier. À l’exemple du schéma de Massif du Jura, qu’il a voulu “pédagogique et clair”. Il parle avec passion et simplicité des hommes de Franche-Comté, des fruitières, du Comté.
On a du mal à imaginer ce cadre dirigeant de 57 ans, abordable et courtois, faisant la pluie et le beau temps en matière de subventions sur le Massif du Jura. Pourtant, sous la tutelle du Premier ministre, il doit gérer l’attribution de 25 millions d’euros sur la période 2007-2013. Des financements qui proviennent de l’État et de l’Europe et qui concernent plusieurs domaines : le tourisme, l’agriculture et la forêt, les services à la population, l’environnement, les sites naturels… Le commissaire n’a pas totalement les coudées franches car il agit sous couvert de la convention interrégionale de Massif et du Comité de Massif présidé par un préfet coordonnateur et un élu régional.
Ce dijonnais d’origine a sillonné une bonne partie de la France au gré des mutations et il pose un regard bienveillant sur le Massif du Jura, « un massif équilibré avec une population bien répartie et une économie diversifiée autour de l’industrie, l’agriculture et le tourisme », aime-t-il rappeler.
Il est particulièrement attaché à la filière Comté. Pendant ses études d’ingénieur agricole, il se souvient avoir fait des recherches et rédigé un mémoire sur la qualité des Comté, sous la responsabilité scientifique de l’INRA de Poligny. Durant toute sa période dans l’enseignement agricole, en Normandie et en Haute-Marne, il emmène régulièrement des classes à Jougne pour faire du ski et découvrir la filière Comté. Plus tard, en poste à la DDAF des Vosges, il entend à nouveau parler du Comté quand la société L’Ermitage s’implante en Franche-Comté.
« Le développement économique de la filière Comté participe à maintenir une montagne vivante. L’agriculture a également un rôle important pour le maintien de paysages ouverts et elle favorise la biodiversité par l’alternance de prairies et pré-bois. Ce qui a naturellement un impact positif sur le tourisme », constate Michel Cothenet. La réciproque est vraie aussi. « Le touriste, attiré par la qualité de l’environnement et la gastronomie locale, consomme du Comté et en fait consommer en France. » Dans ce cadre, le contrat de Massif du Jura soutient les Routes du Comté (20 000 euros par an) et poursuit l’action de promotion des fruitières. Une première vague de travaux avait été financée par l’Europe et les collectivités entre 2003 et 2006, aidant 75 fruitières à réaliser des travaux de façade, de signalisation, l’aménagement des abords, mais aussi à agencer des salles d’accueil, des galeries de visite… Une dizaine de fruitières devraient encore réaliser des travaux. Actuellement 3 d’entre elles sont en phase de rénovation : Les Moussières, Chezery et Métabief.
Le commissaire de Massif évoque enfin la fameuse marque “Montagnes du Jura” à laquelle il a voulu donner un second souffle en fédérant les initiatives touristiques. Le Comté s’est rallié sous cette bannière. Une satisfaction de plus pour celui qui devrait bientôt voguer vers d’autres fonctions. Michel Cothenet est en effet délégué au poste de commissaire jusqu’en 2010 seulement. « Quitter cette mission au Massif du Jura me sera difficile mais j’espère rester encore un peu au-delà… »