Le petit-lait, c’est bon pour les cochons !

Le petit-lait, c’est bon pour les cochons !.jpeg

Quel lien entre une saucisse de Morteau (ou de Montbéliard) et le Comté ? Le lactosérum bien sûr !

Le lactosérum, ce petit-lait issu de la fabrication du fromage, est une des bases de l’alimentation porcine en Franche-Comté. Son utilisation est inscrite dans le cahier des charges des IGP charcutières locales. La saucisse de Morteau, la saucisse de Montbéliard et le Porc de Franche-Comté ne peuvent donc pas se passer de petit-lait…
La filière porcine bénéficie de 20 % des volumes de lactosérum produit en Franche-Comté. « Cela représente 170 millions de litres par an, même si les besoins sont évalués à 220 millions de litres », précise Romaric Cussenot, directeur d’Interporc Franche-Comté. Le reste est destiné à « la filière poudre », c’est-à-dire à l’industrie agro-alimentaire qui l’intègre sous forme déshydratée dans la composition de nombreux produits, notamment le lait infantile et la biscuiterie industrielle. Les fromageries ont le choix de valoriser leur petit-lait via la filière industrielle, via la filière porcine sous signe de qualité ou les deux.

Maintenir le lien régional entre IGP porcines et AOP fromagères

« Nous ne cherchons pas à remettre en cause la filière poudre, rassure Romaric Cussenot. Nous jouons la carte de la complémentarité et rappelons tout l’intérêt de notre débouché local : pas de transport, pas de refroidissement, une plus grande souplesse dans la gestion des quantités et une logique territoriale bien en adéquation avec les valeurs du Comté. » Economiquement, le calcul doit se faire au cas par cas, mais le directeur de l’interprofession porcine en est persuadé : « Sur les petites unités, l’argument économique qui consisterait à dire que la filière poudre est plus intéressante que la filière porcine se discute. Et poudre est plus intéressante que la filière porcine se discute. Et pour les fromageries plus importantes, la coexistence des deux filières de valorisation apporte des réponses aux variations de qualité ou de quantité de lactosérum produit ».
Les fruitières de Trévillers ou celles, associées, des Fins-Comté, des Fins Suchaux et de Noël-Cerneux, pour ne citer qu’elles, vendent une partie de leur petit-lait aux éleveurs de porcs locaux.
La coopérative de La Chaux de Gilley vend depuis deux ans une petite partie de son lactosérum à Jean-Pierre Bretillot, gérant de Haute-Loue Salaisons qui détient son propre élevage de porcs bio.

Tout l’enjeu est aujourd’hui de consolider ces partenariats coopératives / éleveurs de porcs – et idéalement d’en créer de nouveaux – afin de maintenir le lien régional qui subsiste entre ces deux types d’élevages franc-comtois.

Actualité suivante

L’été, il trait les vaches au pré ! (automne 2017)