Le téléphérique de Blois-sur-Seille, ingénieux porte-lait du 19e siècle
Dans ce village jurassien, niché au cœur d’une reculée pittoresque, les paysans avaient élaboré un astucieux système, pour transporter le lait des fermes excentrées jusqu’au bourg où se trouvait la fromagerie.
Depuis un an, le téléphérique à lait de Blois transporte de nouveau des bouilles,comme ce fut le cas -sur-Seille durant 90 ans. De 1893 à 1983, cet ingénieux ouvrage sans moteur, écologique et zéro carbone, permettait de descendre le lait des fermes de trois hameaux éloignés, jusqu’au centre-bourg. Aujourd’hui, les touristes découvrent avec intérêt le principe élémentaire et bigrement efficace de ce dispositif, inventé il y a 130 ans. Quel est-il ? Deux câbles porteurs supportent les paniers recevant les bidons de lait, qui, pleins au départ, assurent par leur poids, la remontée des paniers vides, par l’intermédiaire d’un autre câble mobile circulant sur des poulies à gorge. Les bidons de lait descendaient du hameau du Chaumois-Boivin jusqu’à Blois-sur-Seille sur une distance de 500 m avec un dénivelé de 200 m.
Un patrimoine rural sauvé par des passionnés
La remise en service du mécanisme n’a pas été une mince affaire ! Elle a nécessité tout un faisceau de bonnes volontés, durant les vingt-cinq dernières années. D’abord, l’Amicale des Loups de Blois-sur-Seille et la mairie, sous Arlette Guinchard, ont entrepris de premiers travaux de restauration sur les stations de départ et d’arrivée, en 1998. Les paniers et le câble de traction ont été réhabilités en 2013. Il manquait peu de choses pour aboutir à la remise en fonctionnement de ce bijou d’ingénierie ! En 2017, Michel Vieille, ancien professeur à l’Enil de Poligny et à l’Université de Besançon, est passé par là à vélo et a pris contact avec la mairesse de Blois-sur-Seille. Ensemble, ils se sont remis en selle pour rechercher les financements nécessaires à l’étude et aux travaux complémentaires. Laurent Besançon, élu nouveau maire en mars 2020, a poursuivi les démarches pour aboutir à un début de travaux en septembre 2021, qui se sont terminés en avril 2022.