La Fruitière de Montlebon, bons signes

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Dans le val de Morteau, les deux médailles d’or obtenues par la fruitière de Montlebon ne sont pas passées inaperçues.

Dans le val de Morteau traversé par le Doubs, son chapelet de fruitières prestigieuses, ses passionnés d’élevage de vaches Montbéliarde, la fruitière de Montlebon tient son rang. Deux médailles d’or décrochées lors des éditions 2008 et 2010 du Concours général agricole en témoignent. Dans ce gros bourg de presque 2 000 habitants, les sociétaires de la fruitière belmontoise ne se contentent pas d’admirer les reproductions des médailles affichées sur les murs de la boutique. Comme on dit dans le pays « il y a toujours à faire » ; par ici on ne fait pas mentir l’adage.

Président depuis quatre ans, Éric Monney explique : « Nous avons un petit bâtiment que nous essayons de rendre le plus fonctionnel possible pour améliorer les conditions de travail. Nous avons changé le système de soutirage et nous venons d’installer une débourbeuse. Nous avons beaucoup investi dans l’accueil. »

Cet investissement s’est notamment porté sur l’agrandissement de la boutique et l’installation d’une signalétique bien visible aux alentours et notamment depuis Morteau. « Cela nous a permis de tripler le chiffre d’affaires et nous effectuons de plus en plus de vente par correspondance », se réjouit Vincent Jeannerot, secrétaire de la coopérative. Un investissement d’autant opportun au moment d’engranger les très bénéfiques effets des médailles d’or.

L’investissement sur l’accueil concerne aussi les sociétaires qui ont aménagé des combles pour les transformer en salle de réunion. « Jusque-là, nous allions chez les uns ou chez les autres, c’est important pour les liens entre nous ; nous nous retrouvons aussi chaque année pour un pique-nique ».

La vie du village est aussi une préoccupation des sociétaires. « Nous sommes attachés au village et inversement, souligne Éric Monney. Un samedi du printemps, nous ouvrons les portes et nous offrons l’apéritif, nous participons aussi à la descente d’alpage organisée par l’Association pour le partage avec tous. Nous sortons aussi de Montlebon, cette année nous avons participé au Flambée de la Morteau, mais nous prenons garde de ne pas nous disperser ».

Et comme il y a toujours quelque chose à faire, plusieurs sujets d’importance sont en réflexion : un investissement dans les caves, trop étroites à ce jour pour y installer un robot, ou encore la fin des quotas laitiers à laquelle les éleveurs seront confrontés à partir de 2015.

Les sols et le climat

Le bassin laitier de Montlebon est assez disparate dans la composition de ses sols ainsi que dans leur configuration topographique.

Ainsi, le long du Doubs, les terrains sont sur des alluvions récentes dans des ambiances fraîches, humides qui ont du mal à ressuyer. En montant sur le village des sols superficiels sur glaciaire et crétacé vont se rencontrer, ceux-ci généralement de pente assez forte. En limite de frontière suisse, des sols sur jurassique supérieur superficiels à très superficiels ne permettent pas un enracinement profond des plantes.

Il n’y a pas forcément de grande dominance d’une unité de sols par rapport à une autre cependant les sols superficiels à pente recouvrent des surfaces plus importantes.

Les précipitations sont assez faibles pour l’altitude de la fruitière dont le terroir se situe en moyenne à 1 085 m. Montlebon ne reçoit “que” 1 482 mm par an en moyenne contre 2 070 mm pour une fruitière de même altitude plus au sud sur la Haute-chaîne (Longchaumois par exemple).

La température moyenne annuelle est de 6,5°C, température typique de cette altitude.

La flore

Faisant partie de la famille des Fabacées, plus connue sous l’ancien terme de légumineuses, la gesse des prés est une plante très intéressante pour sa valeur fourragère et pour sa capacité d’enrichissement du sol en azote.

Avec ses belles fleurs jaunes elle se reconnaît aisément. La transformation d’une foliole en vrille est bien visible également et montre toute l’ingéniosité engagée par la gesse pour récupérer un maximum de lumière en s’appuyant sur les autres plantes. Elle recouvre environ 3 % de la surface des parcelles.

Le goût des Comté de Montlebon affinés par Juragruyère

Un nom de coopérative prédestiné pour réaliser de bons Comté ! En effet, la palette des arômes des Comté de Montlebon est large et équilibrée ; les notes principales sont fruitées (jus d’agrume, noisette, miel…), bien caramélisées ou grillées, et beurrées. À maturité, d’autres nuances comme chocolat blanc, cuir, paille, pomme de terre vapeur viennent enrichir cette palette qui repose sur une base des saveurs plutôt acidulée. Quelques fromages ont déjà apporté au jury terroir la surprise d’une note originale « ananas séché » renforçant le côté fruité de ces Comté.

La texture a du corps, elle a de la présence en bouche et laisse le dégustateur apprécier la persistance des arômes.

La fruitière de Montlebon en bref

Sociétaires : 18 plus deux apports partiels (Communes : Les Combes, Les Gras, Grand’Combe Châteleu, Montlebon, Morteau).

Adhère au groupement Juramonts

Litrage : 3,6 millions de litres dont 0,2 million pour la coopérative des Jarrons (pour la fabrication de Mont d’Or)

Fromagers : Rémy Sire avec Mathieu Querry (second) et Vincent Faivre (apprenti)

Affineur : Juragruyère

Fabrication : Comté, beurre, crème, yaourts

Boutique de vente animée par Blanche Garnache-Barthod et Chantal Mamet

Ouvert au public

Contact : Fromagerie de Montlebon – 6, rue de la Fruitière – 25500 Montlebon-sur-la-Seigne – 03 81 67 36 61 – Fax : 03 81 67 31 58 – societe.fromagerie@libertysurf.fr – www.comte.com/montlebon
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