Vous ne verrez pas la coopérative de Mièges en empruntant la rue principale du village qui grimpe vers Nozeroy. Il faut s’enfoncer un peu et découvrir l’ancien bâtiment de la fruitière niché entre les habitations. La coopérative de Mièges – à ne pas confondre avec celle du Val de Mièges qui, elle, fabrique du beurre –, est née du regroupement en 1976 des producteurs de Mièges et Nozeroy, rejoints par ceux de Molpré puis d’Esserval-Tartre en 1997. Cette même année, l’arrivée de 350 000 litres de lait supplémentaires à transformer en Comté oblige à refaire la salle de fabrication. Ce fut aussi l’occasion de réaliser la mise aux normes des installations.
La fruitière s’équipe de 3 cuves de 6 fromages et passe du soutirage sous-vide à la pompe à caillé. En 2001, la coopérative s’équipe d’une station d’épuration.
Dernier investissement en 2007 : le changement de la génératrice, en restant au fuel et sur un modèle de petite taille, avec production de vapeur instantanée.
Mise en commun de moyens
La coopérative est adhérente au groupement d’employeur du “Grand Jeu”, – n’y cherchez pas un jeu de mot, c’est un lieu-dit –, qui regroupe 4 coopératives : Mièges, Doye-Charbonny, Loulle et Oussières. « C’était une demande du nouveau fromager. Le remplacement devait être compris dans son contrat de travail, dès le départ, et puis cela devenait obligatoire », se souvient Jean-Marie Chauvin, président de la fruitière. La coopérative a également participé à la création de la CUMA, “La Route du lait”, pour le ramassage du lait avec les coopératives de La Baroche, Froidefontaine, Doye et Gillois.
Le sérum est vendu à une porcherie à Bief-du-Fourg, et la crème à la coopérative beurrière du Val de Mièges, à laquelle la petite fruitière à Comté est adhérente depuis les années 1960.
Située à 780 m d’altitude avec une majorité de prairies naturelles, le terroir de la fruitière de Mièges avait déjà fait l’objet d’une étude par le CIGC en 1998. Dix années plus tard, les dégustations confirment les notes de “beurre” et le goût typé et persistant en bouche, recherché par les amateurs de Comté.
Le goût des Comté de Mièges*
Les Comté de Mièges dégustés par le jury terroir présentent une pâte fine et onctueuse.
En bouche, les arômes lactiques sont toujours très présents, avec une note “beurre” très intense et un léger côté “sérum acidifié”. Les saveurs soutiennent les arômes qui, petit à petit, s’enrichissent de notes comme noisette, noix, prune cuite, et cacao – chocolat noir.
Sur les plus vieux fromages, le côté torréfié est plus appuyé et devient plus diversifié (grillé, chicorée/café, chocolat noir). Enfin, pour le plus grand bonheur des amateurs de Comté au goût typé et persistant, ces notes torréfiées et fruitées se marient harmonieusement à des arômes d’épices en fin de bouche.
* dégustations 1998 et 2008 sur les Comté affinés par les Fromageries Arnaud.
La flore
131 espèces botaniques ont été recensées sur les parcelles du bassin laitier de Mièges. 26 font partie des plantes aromatiques à effets apéritifs ou galactogènes.
La knautie à feuilles de cardère fait partie des 20 espèces les plus abondantes dont le recouvrement sur pied est supérieur à 1 %. Elle diffère de la knautie des champs par des feuilles lancéolées, des fleurs périphériques un peu plus grandes et elle affectionne les prairies humides.
La fruitière de Mièges en bref…
9 sociétaires à Mièges, Nozeroy, Molpré et Esserval-Combes
Président : Jean-Marie Chauvin
Fromager : Hubert Michel
Affineurs : Fromageries Arnaud et Fromageries Petite
2 078 000 de litres de lait
Groupement d’employeur du “Grand Jeu”
Cuma de ramassage : “La Route du lait”