La fruitière de Chapelle d’Huin restera au coeur du village

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La fromagerie de Chapelle d’Huin se modernise et de nouvelles caves vont bientôt sortir de terre !

Voilà plusieurs années que les sociétaires de Chapelle-d’Huin envisagent de construire des caves de préaffinage de plain-pied, en remplacement de celles situées sous la salle de fabrication. « La décision est prise et le permis de construire sera bientôt déposé », annonce le président de la fruitière, Pascal Faget.

Cette opération s’accompagnera du rachat du bâtiment qui appartient à la commune. « Nous y sommes attachés comme à un morceau de notre terroir », explique-t-il. La fruitière a d’ailleurs fêté son centenaire en 2009. Après une longue période de réflexion sur la possibilité d’un regroupement avec d’autres coopératives et la construction d’une nouvelle fromagerie, les sociétaires ont finalement choisi d’adapter leur outil à leurs besoins actuels pour un coût moindre. « La majorité des producteurs sont des jeunes agriculteurs et ils ont déjà les investissements à financer sur leur exploitation », précise le président.

La salle de fabrication de la fromagerie a été rénovée en 2000. Elle est fonctionnelle et peut accueillir des équipements supplémentaires en cas d’évolution du litrage. « La construction de nouvelles caves facilitera le travail et améliorera encore plus notre qualité de fromage », estime Pascal Faget.

En même temps que les caves, les sociétaires en profiteront pour réaliser d’autres aménagements comme un garage pour le camion de ramassage du lait, un quai de déchargement et de nouveaux vestiaires. La moitié des producteurs de Chapelle d’Huin traient encore aux champs durant les mois d’été. Cette particularité, liée à l’enclavement du village, a eu des conséquences sur l’organisation de la fruitière. Pour répondre à la demande des agriculteurs qui préféraient déposer leur lait en passant devant la fruitière, les sociétaires ont longtemps maintenu la coulée en parallèle du ramassage du lait. Les 2 systèmes ont cohabité pendant 10 ans, jusqu’en 2004.

Le terroir très particulier, avec des sols plutôt superficiels, favorise une flore bien spécifique qui donne un excellent goût au Comté. Il faut ajouter à cela, le travail sérieux des producteurs, le savoir-faire du couple de fromagers, Gilles et Chantal Bobillier, et le suivi rigoureux de l’affineur. « La fruitière dispose d’atouts que nous voulons préserver et améliorer. Ce projet crée une émulation et redynamise notre coopérative », constate Pascal Faget.

Pour apporter la touche finale à leur projet, les producteurs de Chapelle d’Huin prévoient d’agrandir le magasin de vente au détail. Une manière de valoriser leur présence sur les Routes du Comté.

Le climat et les sols

Les précipitations à Chapelle d’Huin sont abondantes (1 470 mm par an) et irrégulièrement réparties sur l’année avec un maximum en juin (145 mm) et un minimum en octobre (96 mm). La température moyenne annuelle est de 7,4 °C avec le mois de juillet le plus chaud (15,8 °C en moyenne) par opposition à janvier (-0,7 °C).

L’ensemble des sols aérés et sains, qu’ils soient très superficiels, superficiels ou profonds représentent plus de 98 % de l’ensemble des terres du bassin laitier de Chapelle d’Huin. Principalement sur roche calcaire, la diversité des types de sol reste faible et présente une grande proportion de sol à terre arable de faible épaisseur.

La flore : des plantes “fétiches” !

Michel Pritzy, producteur de lait à Comté à Chapelle d’Huin, n’hésite pas à parler avec passion de la flore des prairies d’ici : « La promotion du Comté qui passe par la connaissance et le respect de la flore m’intéresse toujours autant. A propos des plantes “fétiches”, le trèfle blanc reste ma référence pour le pâturage. En fauche, c’est la fléole et son épiaison tardive qui valorise le mieux nos terroirs. Mais celle qui m’inspire est la flouve odorante et son “goût de coumarine*” qui épie au 12/15 juin et qui a une base de la tige succulente ».

Mais à côté de ces plantes citées, ce ne sont pas moins de 135 espèces floristiques différentes qui ont été recensées. Avec un recouvrement de plus de 10 %, la fléole est bien une des graminées les plus abondantes dans les prairies de Chapelle-d’Huin.

* substance odorante extraite de la fève tonka, graine d’un arbre de la Guyane.

Le goût des Comté de Chapelle d’Huin affinés par les Fromageries Petite

Les Comté de Chapelle d’Huin présentent un goût nuancé, avec une note pralinée constante sur un suivi des fromages de plus de 10 ans !

Les Comté assez avancés en maturité expriment toute une palette aromatique centrée sur le torréfié, les graines sèches (noisettes, noix, châtaignes, noix de cajou) et la famille lactique (le beurre fondu, le lait bouilli). C’est sans doute le mélange graines et torréfié qui rappelle le praliné.

Sur les fromages d’été, les notes fruitées sont plus variées avec apparition de notes supplémentaires d’agrume et miel. Les 4 saveurs sont souvent présentes et équilibrées. La texture a du corps, elle est onctueuse et accompagne bien les arômes

La Fruitière de Chapelle d’Huin en bref

Sociétaires : 12 exploitations basées à Chapelle d’Huin et Boujailles

Président : Pascal Faget

Fromagers : Gilles Bobillier et Michel Micaud (remplaçant, Groupement d’employeurs du Drugeon)

Aide-fromagère et vendeuses : Chantal Bobillier et Charlotte Vuillemin (vendeuse remplaçante)

Affineur : Fromageries Petite

Litrage : 2,4 millions de litres

Vente des Comté à l’UCAFT

Magasin de vente sur place

Contact : Fromagerie de Chapelle-d’Huin – 26 Grande Rue – 25270 Chapelle d’Huin – 03 81 89 51 27.
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