Jean-Noël Courgey est producteur de lait à Comté à Belvoir dans le Doubs et président de la fruitière de Sancey-le-Long. Il s’implique dans le développement touristique de sa région.
Dans l’effervescence estivale, les anciennes halles de Belvoir, datant du XIIIe siècle, reprennent vie et accueillent des artisans, des fabricants de produits du terroir et des écrivains. Tous les vendredis de juillet et août, dès 17 heures, une trentaine d’exposants s’installe sous l’impressionnante charpente en bois du marché couvert et dans les écuries attenantes. Un repas clôture la soirée dans une belle ambiance. L’idée d’utiliser les halles pour développer le tourisme a germé il y a une dizaine d’années au sein de l’association de développement touristique locale “Entre Dessoubre et Lomont”, avec le soutien du comité des fêtes de Belvoir et de quelques membres de l’équipe municipale. Jean-Noël Courgey en faisait partie.
Installé sur la ferme familiale et premier adjoint de la commune (il vientd e passer la main cette année, après 31 ans au conseil municipal), l’agriculteur aime deviser avec les personnes de passage sur la douceur de vivre dans le Val de Sancey, dominé par le château de Belvoir, vanter l’attrait de ses prairies verdoyantes et « des excellents fromages qu’on produit ici », sans oublier d’évoquer le plateau du Lomont et ses éoliennes devenues, elles aussi, un but de promenade pour les touristes. « Le jour du marché, nous pouvons voir passer jusqu’à 2 000 personnes : des vacanciers, des gens qui empruntent l’axe Montbéliard-Besançon et enfin la population locale »,explique Jean-Noël. Il est aux premières loges : sa maison et sa ferme donnen tdirectement sur les halles ! L’organisation des parkings a été confiée à l’association des anciens combattants. Le repas est proposé par les associations du secteur de Sancey. « L’ambiance est conviviale, avec des animations musicales, des interventions des Amis du Comté… Les restaurateurs du secteur n’y voient pas de concurrence, et au contraire, ils affichent complet le vendredi soir », détaille Jean-Noël, qui est aussi vice-président du comité des fêtes. Le comité des fêtes de Belvoir travaille en concertation avec l’association « Entre Dessoubre et Lomont ». Les deux structures mettent en place des soirées à thème, portant par exemple sur les goûts et lest erroirs du Comté, animées là encore par les Amis du Comté.
Diversification à la fruitière
Avant d’être agriculteur, Jean-Noël Courgey a exercé le métier de comptable pendant quelques années. Un atout pour celui qui est aussi le président de la fruitière de Sancey-le-Long. « Gérer une fruitière à Comté, c’est comme gérer une petite entreprise »,résume-t-il. Son dada, c’est la recherche de nouveaux clients, surtout depuis que la coopérative à Comté de Sancey s’est diversifiée dans la fabrication de cancoillotte et d’emmental, des fromages qui sont commercialisés au magasin de la fruitière, dans d’autres magasins de coopérative ou par Internet. Le président reconnaît avoir la chance de travailler avec des équipes « très soudées et solidaires », que ce soit au niveau des producteurs ou des fromagers. En 2013, l’atelier de fabrication a fait l’objet d’importants travaux d’extension pour améliorer les conditions de travail et la qualité de la production. « Au fil des réunions et des discussions avec les sociétaires, le projet est passé de 700 000 à 1,8 million d’euros d’investissement. Il a été voté à l’unanimité », se souvient-il.
« On est là si besoin… »
Jean-Noël Courgey porte un regardoptimiste sur l’avenir : « Le Comté, j’y crois ! Nous avons la chance d’être la première AOP de France : il faut la défendre, mettre en valeur ses différents goûts liés aux terroirs et réglementer le produit, sans produire à tout va, si l’on veut conserver des prix intéressants. Il est important d’en discuter, de responsabiliser les producteurs. Je trouve les jeunes assez à l’écoute et prêts à s’investir, y compris dans l’animation locale ». Depuis 19 ans que se fait la fondue géante sous les halles de Belvoir, avec 600 à 700 personnes en clôture de la journée « Un dimanche à la ferme », Jean-Noël a vu avec satisfaction les jeunes prendre en main l’organisation de l’événement. « Mais on est là, si besoin… », assure-t-il.