Le PDG de Juraflore a été nommé officiellement le 11 novembre 2004 président du Comité national des produits laitiers. L’homme est fondamentalement attaché au concept d’appellation d’origine.
Flore comme le café, celui-là même qui inspira Charles Arnaud, le papa de Jean-Charles venu faire commerce de fromage à Paris, dans les années trente, et qui trouva le nom de baptême de son entreprise en passant devant le célèbre établissement. Ou flore comme celle du Jura, qui parfume le lait des belles montbéliardes, qui à son tour détermine le goût de chaque fruitière. Depuis les années trente, avec le Comté Juraflore, la petite fromagerie créée par le grand-père en 1907 a fait son chemin.
Après avoir passé toute son enfance dans une fruitière du Haut-Jura, après des études de gestion et une fructueuse complicité avec un professeur de l’école laitière polinoise, Jean-Charles Arnaud est entré dans l’entreprise en 1979, et en a pris la tête en 1990. « Une année charnière. C’est l’année où nous avons basculé dans l’automatisation de tout notre système », explique aujourd’hui ce PDG de 46 ans. Jean-Charles Arnaud tient en haute estime le concept d’appellation d’origine, « la meilleure voie pour l’élaboration et la protection d’un fromage réellement unique, permettant la valorisation du savoir-faire des hommes et de leur terroir. L’AOC est un merveilleux système de relocalisation pour ceux qui veulent réellement s’impliquer. »
C’est bien pour cette raison qu’il a accepté de devenir président du CNPL, fonction qu’exerçait avant lui Yves Goguely, disparu au cours de l’été 2004. « Il était pour le renforcement du lien au terroir. C’est là l’essentiel. Il avait parfois des positions tranchées, mais il avait entièrement raison. Si je peux continuer ce qu’il a lancé, je le ferai », estime le nouveau promu, qui a présidé son premier Comité le 14 novembre, trois jours après sa nomination par les ministres de l’Agriculture et de l’Economie et des finances. « Il faut renforcer ce lien au terroir, mais aussi le concept d’AOC et la cohérence entre toutes les AOC fromagères, pour que l’ensemble du système soit parfaitement crédible et défendable au plan international. Il est également nécessaire de renforcer la cohérence entre les quatre familles de l’INAO, celles du vin, du fromage, des produits alimentaires et de l’IGP*». Le PDG de Juraflore est membre du CNPL depuis 7 ans, et a présidé des commissions d’enquête comme celles du Beaufort, du Cantal ou du Saint-Nectaire. « On a dû estimer que mon travail n’était pas trop mal fait », glisse l’homme modestement.
* Indication Géographique Protégée