Maurice Bressoux était un grand défenseur des terroirs du Comté. Fin dégustateur, il savait décrire les arômes en lien avec leur origine. Avec sa passion et sa gentillesse, il a été un des piliers du jury terroir du Comté. Il a aussi contribué à plusieurs numéros des Nouvelles du Comté, mais ne racontera plus d’histoires. Pour notre plus grande peine, il a définitivement raccroché son tranche-caillé le 15 février dernier.
Retour en 1960…
– Le lait des 62 producteurs a été mis en fabrication et voilà qu’une fois de plus, c’est la panne de courant. Il faut d’urgence reprendre le vieux brassoir et réquisitionner des bras experts, pour poursuivre la fabrication coûte que coûte ; le caillé n’attend pas. C’est donc l’ancien fromager, Fleury Bressoux et son épouse, Marthe, qui viennent prêter main forte, mais aussi les plus proches voisins : l’abbé Thuillier et son aide, Melle Félicienne Phesmann. Au brassage de la dernière cuve, tout s’est bien passé et on partage un verre de vin. Mais où est donc le fromager en titre, Maurice Bressoux ? Il est là, mais derrière l’appareil photo. Il immortalise un moment de vie quotidienne qui, comme le bon Comté, prend de la valeur avec le temps.
Maurice a consacré sa vie au Comté : fabrication, affinage, technique, histoire, dégustation, il s’est illustré dans tous les domaines. Il faut dire qu’il est tombé dans la cuve quand il était petit : né dans une fromagerie, il était fier d’annoncer que les 18 fromagers que comptait sa famille, avaient fabriqué du Comté pendant… 767 ans !