Adeptes du pâturage tournant très court, les trois producteurs de Boujailles valorisent très bien la ration alimentaire de base.
Depuis leur regroupement en 2015, Philippe Paulin, son frère Jean-François et Michel Menestrier, un voisin, disposent d’un troupeau de 95 vaches et d’une surface de 220 hectares sur un parcellaire très regroupé. En tout, au Gaec du Scay à Boujailles, 78 hectares sont destinés au pâturage des vaches laitières. L’idéal pour valoriser l’herbe dans la ration alimentaire ! De début mai jusqu’au regain, les vaches laitières tournent sur 35 hectares, séparés en six parcelles et bordés par deux petites routes communales.
Le pâturage tournant, organisé avec l’appui de la Chambre d’Agriculture, conduit les bêtes à revenir tous les 18 jours sur la même parcelle et à rester entre 1,5 à 4 jours maxi sur une parcelle. L’herbe est pâturée au stade feuillu, n’excédant jamais 10 cm ! Avec un bon potentiel, 38 à 40 ares par vache laitière sont mis à disposition au printemps, en distribuant un peu de foin à l’auge (2 kg). « Dans notre système, nous ne pratiquons pas l’affouragement en vert et nous ne déplorons aucun refus », se réjouit Philippe Paulin.
Une bonne valorisation de la ration de base en hiver
Les foins sont effectués tôt (fi n mai lors d’une année à météo clémente) et la seconde coupe a lieu un bon mois après. Sur les 120 hectares de foin, nous en remettons 80 en pâture rapidement , poursuit Philippe Paulin, qui a mis en place, avec ses associés, deux passages canadiens maison facilitant la traversée de la route communale et permettant le libre accès des vaches au bâtiment et au parcellaire. Les vaches pâturent d’avril à novembre durant les bonnes années.
En complément de la pâture ou du foin regain, le troupeau du Gaec du Scay reçoit un mélange d’orge, de blé et de maïs aplatis, de tourteau, d’une luzerne 23 en bouchon et de minéraux.
Au printemps, l’exploitation trait environ 90 vaches avec une valorisation permise par l’herbe de 16 à 18 litres de lait. L’hiver, la valorisation de la ration de base se situe au-dessus de 15 kg avec du fourrage séché en grange.
Evidemment, il faut investir au départ dans du matériel pour séparer les parcelles, construire des chemins en béton, aménager des points d’eau (un tous les 200 mètres, soit 24 sur six parcelles !), semer et resemer régulièrement pour garnir les prairies. La lutte raisonnée sans relâche contre les campagnols est aussi très chronophage, mais sauve le pâturage et sécurise les récoltes. Pour le Gaec du Scay, le jeu du pâturage en vaut définitivement la chandelle !