Longtemps espéré, le projet d’une nouvelle Maison du Comté est désormais lancé ! Interview avec l’architecte, Vincent Lombard.
Votre cabinet Architectures Amiot-Lombard (Besançon) a été désigné pour concevoir le projet architectural de la future Maison du Comté sur le terrain de l’ancien stade Bonnotte à Poligny. Pouvez-vous nous en présenter les grandes lignes ?
« Lorsque nous avons rencontré les responsables du CIGC pour comprendre leurs souhaits, ils ont évoqué une maison simple mais pas modeste, un lieu vivant doté d’une âme, ni désincarné, ni prétentieux. Ces mots ont été la base de notre réflexion. Il nous parut tout de suite évident qu’une « maison » ne pouvait faire 3000 m2 ; nous avons donc opté pour trois bâtiments distincts, mais liés entre eux transversalement. Le premier sera réservé aux bureaux du CIGC, de l’Urfac et des syndicats des autres appellations. Le second sera dédié à l’accueil des touristes et le troisième intégrera l’espace muséographique.
À quoi ressembleront ces « maisons » ?
Évidemment, tout n’est pas encore acté. Nous avons imaginé revisiter de façon contemporaine les archétypes des formes de bâti traditionnelles, à l’image des fermes du Haut-Doubs ou du Haut-Jura. L’ossature bois s’associera à des toits et façades latérales recouverts d’un alliage de cuivre et aluminium. Les trois « têtes » des bâtiments, érigés en proue, rendront cette Maison du Comté bien visible depuis la route de Lons et fonctionneront comme trois piliers, à l’image des trois métiers de la filière Comté. À l’intérieur, nous privilégions les formes douces, des lumières et matières chaudes et dorées, dont le bois d’épicéa. La salle de dégustation, visible depuis l’entrée, s’ouvrira totalement sur le parc et les extérieurs.
Justement, quelle place est dédiée aux « extérieurs » dans votre projet ?
Les émotions et les sensations de bien-être que l’on peut ressentir dans un lieu sont très liées au rapport créé entre intérieur et extérieur. Le paysage est toujours perceptible dans notre projet, quel que soit l’endroit où l’on se trouve. Par ailleurs, à chaque extrémité des bâtiments, les toitures en porte-à-faux formeront des abris, des terrasses protégées créant une gradation de lumière entre l’intérieur, le parc et plus loin le paysage. Le parc, nous l’imaginons avec le côté sauvage d’une prairie, conçu comme un jardin carte montrant l’étendue de l’AOP Comté. Un vrai retour à la nature donnant l’envie d’observer, d’écouter et d’apprendre par le regard et les sens.