Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, salue le projet de territoire que constitue la future Maison du Comté et rappelle la place importante du Comté au coeur de la politique touristique régionale. Entretien.
On connaît toute l’importance du vignoble bourguignon pour l’attrait touristique et oenologique de la région. Le Comté, à l’Est, ne contribue-t-il pas, avec d’autres atouts, à faire de la Bourgogne-Franche-Comté une grande région touristique et gastronomique ?
« Comment peut-il s’intégrer au coeur d’une politique touristique régionale, très axée sur le vin ? On connaît tous la merveilleuse alliance Comté / Vin Jaune,
mais le Comté se marie très bien avec un Bourgogne, et a tout pour séduire les gourmets français et étrangers !
Notre ambition touristique est de faire de la Bourgogne-Franche-Comté la première destination d’oenotourisme en France. L’identité de notre territoire est profondément liée à son vignoble millénaire, à l’exigence et au travail de femmes et d’hommes qui ont façonné les paysages. Le Comté fait aussi partie de ce patrimoine gastronomique et paysager. Tout comme la vigne et le vin, il s’agit d’un héritage et d’une activité professionnelle qui s’inscrivent dans le respect de la qualité de l’environnement, mais également dans la solidarité et la convivialité.
La passion et le savoir-faire qu’il faut pour faire un Comté, les exploitations, les 150 fruitières et les maisons d’affinage, nous en sommes convaincus, ont toute leur place pour faire grandir l’économie touristique régionale.
Quelle a été votre réaction lorsque ce projet de nouvelle Maison du Comté à Poligny vous a été présenté ?
Une satisfaction, car il s’agit d’un projet de territoire. La Région a une ambition très forte en matière de tourisme. Mais elle compte sur la prise en main par les territoires de leurs propres atouts. Il était nécessaire que le massif du Jura se dote d’une nouvelle Maison du Comté, qui soit la chambre d’écho d’un univers professionnel et d’une culture commune, celle de la coopération, et d’un équipement à la hauteur de ce produit d’excellence.
La Maison du Comté a l’ambition d’accueillir 30 000 à 40 000 visiteurs par an. Accueillir ces nouveaux publics nécessitera en haute saison une dizaine de salariés (permanents et saisonniers)…
C’est un plus indéniable pour l’économie locale ! Agrandir et moderniser la Maison du Comté est nécessaire pour s’adresser aux visiteurs et accueillir le public dans les meilleures conditions, dans un espace muséographique digne de ce nom.
Dans quelle mesure Les Routes du Comté, vers lesquelles les visiteurs de la Maison du Comté sont invités à poursuivre leur chemin, sont-elles selon vous une vitrine touristique des richesses de la région ?
Tout ce qui peut conduire à découvrir l’ensemble du patrimoine autour du Comté générera des visites et des retombées. C’est l’ensemble de l’offre qui doit être mise en avant : la Maison du Comté, avec la muséographie et la médiation, mais aussi la possibilité de visiter les caves d’affinage, les musées, les étapes gourmandes, les édifices patrimoniaux qui eux-mêmes sont le reflet d’une partie de la société du massif jurassien qui s’est organisée autour du Comté et de ses fromages de renom.
La France accueille 15 millions de touristes supplémentaires chaque année. Comment le Comté, qui s’exporte à travers le monde, et sa nouvelle « maison » peuvent-ils contribuer, selon vous, à les attirer en Bourgogne-Franche-Comté ?
L’art de bien vivre à la française est bel et bien ancré en Bourgogne-Franche-Comté avec ses 107 AOC et 33 crus. La Bourgogne-Franche-Comté est à elle seule un concentré de France, et nous sommes connus dans le monde entier pour la qualité de nos produits. Le Comté trouve toute sa place dans cette promotion.
Il revient à chaque territoire de tout mettre en oeuvre pour capter les flux nouveaux afin de transformer la notoriété en fréquentation et en retombées, donc en emplois. Il faut pour cela faire connaître, donner à voir, à sentir, à goûter, susciter l’envie et valoriser notre héritage commun. La Maison du Comté va y contribuer. »