Faut-il faire confiance à la jeunesse pour s’engager dans la filière ?

Baptiste Mivelle, président de coop, avec l'équipe fromagère - Photo Loris Faé
Baptiste Mivelle, président de coop, avec l'équipe fromagère - Photo Loris Faé

Ils sont présidents de coop, membres du CIGC, investis dans le monde fromager. Jeunes, ils donnent de leur temps pour la filière comme leurs aînés avant eux. Mais sont-ils assez nombreux à faire perdurer « l’esprit Comté » ?

Les anciens, à les écouter, s’inquiètent. Y-aura-t-il assez de jeunes prêts à prendre des responsabilités dans leur coopérative, au CIGC et dans les diverses instances de la filière dans les décennies à venir ? Oui, disent les jeunes témoins rencontrés pour ce dossier, mais aidons-les à se lancer, à s’intégrer, à comprendre. Tous ajoutent une chose, sous forme d’invitation : les gouttes d’eau forment les grands océans. Autrement dit, si chaque personne fait un petit peu, le collectif s’en trouvera beaucoup plus fort et l’investissement de chacun ne sera pas trop lourd. Les jeunes présidents de coopératives, jeunes élus du CIGC ou jeunes fromagers n’ont pas plus de temps que les autres, leurs journées durent 24 heures. Mais ils ont l’envie. « On a pas mal de jeunes gars dans nos rangs, qui sont des mordus de la filière et qui ont envie d’y participer », dit l’un d’eux. Bien que leur vie soit parfois « un marathon » comme en témoigne Baptiste Mivelle, président de la coopérative de Froidefontaine-Doye, tous trouvent du temps pour le collectif. Pour ces jeunes, l’investissement au sein de la filière est presque inné, logique. S’engager dans le collectif, « c’est l’esprit de la famille » et « c’est presque un devoir » selon eux. Mais ils apprécient de ne pas être seuls à bord du navire. « Devenir administrateur d’une coop, ramener des infos à la ferme, donner son avis et un coup de main de temps en temps, c’est une forme d’engagement. » Et cela peut susciter des vocations. Justin Liégeon, délégué JA du CIGC et ex-administrateur de l’interprofession, constate : « Beaucoup de jeunes producteurs seraient capables de prendre des responsabilités, mais ils
ont une appréhension à le faire dans des collectifs de gens expérimentés »
. Il n’est pas toujours simple quand on a 25 ans de se sentir légitime face à des vieux loups de mer … au demeurant très accueillants. N’ayons donc pas la mémoire courte, souvenons-nous de notre jeunesse et invitons la nouvelle à
prendre la place qui lui revient. Si les jeunes s’investissent dans leurs ateliers et dans les instances de la filière, c’est comme le pense Aline Babou, chargée de mission RH coop à la FRCL* du massif jurassien, parce qu’ils « croient dur comme fer au système coopératif et qu’ils ne veulent pas le laisser tomber ».

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