Claudine Fox

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Le Comté aux États-Unis, ce fut parfois le choc des cultures. « Un jour, raconte Claudine Fox, sur un salon où s’étaient déplacés des producteurs de lait à Comté, un exploitant agricole américain est venu nous voir en nous disant : j’ai un troupeau de 1 500 vaches et j’aimerais bien fabriquer un fromage comme le Comté. Vous faites comment ? L’un des producteurs lui a répondu : moi aussi j’ai un bon troupeau. J’ai 15 vaches. L’affaire en est restée là. » Aux États-Unis, pendant près de 20 ans, Claudine Fox a été «Madame Comté».

Originaire de la région parisienne, après une première expérience dans l’agroalimentaire, elle s’installe aux États-Unis en 1976. Quelque temps plus tard, elle rencontre des responsables du CIGC qui ont justement décidé de porter sur les États-Unis leurs efforts en matière d’exportation. « À l’époque, se souvient Claudine Fox, les Américains connaissaient peu de chose du fromage, et surtout des produits étrangers. Il y avait du gruyère, mais comme le mot était imprononçable, il était appelé  » Domestic Suisse  » quand il était fabriqué aux États-Unis avec du lait pasteurisé et  » Imported Suisse  » quand il venait de Suisse. »

L’implantation du Comté aux États-Unis accompagne une longue évolution, sinon révolution, culturelle, des Américains en matière d’alimentation et de goût. Claudine Fox tisse un réseau promotionnel avec des importateurs, des actions dans des boutiques d’épicerie fine qui commencent à se développer, ceci d’une côte à l’autre, de l’Atlantique au Pacifique, notamment à l’occasion des Fancy Food Show.

« Nous nous sommes inscrits dans la durée, explique Claudine Fox. Beaucoup d’autres produits ont essayé de se lancer sur le marché américain mais c’est souvent un petit tour et puis s’en va. Cela fait plus de 15 ans que le CIGC participe aux Fancy Food Show et le Comté est bien identifié dans le paysage. Nous avons beaucoup porté l’accent sur l’éducation au goût, notamment en direction des écoles de cuisine. »

« Tout a changé en 10/15 ans. On voit maintenant des choses inconcevables à l’époque. À côté des productions industrielles, on a vu se développer des productions fermières dans un état comme le Vermont.

Avec leur sens du commerce, les distributeurs ont bien repéré le mouvement. Des enseignes de boutiques spécialisées se sont développées comme Cotsco ou Old Food, cela représente des centaines de boutiques. On y trouve des choix de produits qu’on n’imagine pas en France, car il y a aussi les fromages italiens, espagnols ou anglais, et d’autres encore. Les produits bio prennent bien aussi. »

Claudine Fox est désormais rentrée en France après des années « de grand plaisir » à promouvoir un produit « aussi noble » que le Comté. Pour marquer le temps parcouru, la quantité de comté vendu aux USA a été multipliée par 10 entre 1998 et 2006 (voir les Nouvelles du Comté n°59).

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