5h45. C’est l’heure de la traite pour Ludovic ! Claudine, sa mère, le rejoint quelques minutes plus tard dans l’étable. Ensemble, ils gèrent le GAEC Cagnon à Damprichard dans le Haut-Doubs.
Leur ferme s’appelle « GAEC Cagnon », tout simplement. Comment pourrait-il en être autrement ? L’exploitation est une affaire de famille depuis trois générations. Il y eut d’abord Edmée et Agile, puis Gilles, leurs fils, et son épouse Claudine. Enfin, à la retraite de Gilles, le 1er janvier 2019, son fils Ludovic a rejoint sa mère dans l’exploitation. Travailler en famille et transmettre son outil de travail à sa descendance est une habitude bien ancrée chez les
Cagnon !
Dans la belle pièce à vivre de l’immense corps de ferme
qu’il a entièrement rénové avec Léa, son épouse, Ludovic sert le
café sur la table-bar. Derrière lui, trône le parc coloré d’Alvine, leur
fille de 6 mois. Pour ce jeune père, deux nouvelles aventures débutent : celle de parents et celle de la reprise de l’exploitation familiale ! A 60 ans, Claudine, sa maman, prendra sa retraite dans dix-huit mois. Bientôt, elle aura tout le loisir de garder ses dix petits-enfants et de partir en vadrouille avec son mari, tout en restant fidèle à son poste de conseillère municipale. Mais pour l’heure, au travail! Après la traite, les deux associés se répartissent les tâches du jour.
Courir, mon grand déstressant
Ludovic met beaucoup de cœur et d’énergie à faire les bons choix
pour le futur de l’exploitation où sont élevées 43 vaches et environ
45 génisses sur 72 hectares, tout en prairies permanentes. « On ne dirait pas comme ça, mais je suis un grand stressé ! », avoue le jeune homme, qui chausse les baskets dès qu’il a deux heures devant lui.
« Courir me vide la tête. Je pars le long de la frontière suisse près
du Goumois ou des Echelles de la Mort. » Adepte des trails toutes
saisons, il a participé cet automne à l’ultratrail des Montagnes du
Jura (40 km au départ de Chapelle-des-Bois) et au Trail Consolation
(26 km). « J’aime la convivialité et la bonne humeur permanente de
ces courses, le respect qui règne entre les coureurs », explique le
secrétaire de la coopérative des Fermiers du Haut-Doubs, la fruitière de Damprichard où il livre son lait.
Côté ferme, mère et fils n’ont pas chômé depuis cinq ans, avec la
mise en place du pâturage tournant, d’un système de ration automatisé, etc. Ludovic, qui a débuté sa carrière comme chauffeur poids-lourds, s’est toujours senti paysan. « Je suis né là, j’ai vécu ici.
J’ai toujours été du métier. » Son expérience au service de remplacement dans les fermes l’aide à optimiser son temps : il pioche parmi les bonnes pratiques observées chez les autres. Léa aime ce monde de l’élevage, tout en appréciant le contact offert par son poste de commerciale en milieu agricole. Le week-end, le jeune couple bricole dans la grande maison et aime recevoir ou aller chez des amis, de la famille. Avec un peu le sentiment de vivre à 300 km/h … « Alors, le dimanche, on se repose ! », assure Ludovic dans un sourire.