Si la jeune femme a adossé un volet pédagogique à la Ferme des Deux Collines qu’elle dirige avec son mari Thomas, c’est avant tout pour changer le regard des jeunes générations sur l’agriculture.
Le saucisson, c’est du cochon. Tu parles d’un scoop, direz- vous ? Et pourtant, les consommateurs méconnaissent les secrets de leur alimentation. Céline Graby, productrice de lait à Comté à Buffard, s’est donc lancée dans les explications. Elle accueille les enfants des écoles, des centres de loisirs ainsi que des familles, du public handicapé ou des maisons de retraite pour une découverte de la ferme. Pas pour une simple balade où croiser veaux, vaches, cochons, couvée et faire trois caresses ! La jeune femme, éducatrice à l’environnement de formation, a monté un véritable projet pédagogique récemment mis à l’honneur par le concours « Graines d’agriculteurs 2020 » où elle s’est classée parmi les dix finalistes sur plus de 50 participants. En plus de son travail à la ferme, Céline propose plusieurs ateliers au choix, dont un incontournable sur le soin aux animaux. Un passage obligé selon elle, si l’on veut s’intéresser à la ferme ! Ensuite, les enfants peuvent choisir plusieurs
activités : faire du pain de A à Z, fabriquer du beurre, jardiner, la chasse aux questions sur l’agriculture, le « Ferme Art » ou « Les p’tites bêtes de la nature ». Derrière l’aspect ludique du projet – par ailleurs très énergivore et chronophage ! – elle a un objectif clair : dire toute la modernité qu’il y a à consommer de la bonne viande locale, issue d’élevages respectueux des Hommes et de la Nature.
« Nous travaillons avec la nature. Nous n’avons aucun intérêt à l’abimer », assure Céline, maman d’un petit Nino et le ventre arrondi d’un second bébé à venir.
Respect de la nature
L’ensemble du GAEC des Deux Collines répond à cette philosophie. Pour leurs 50 vaches, Thomas et Céline Graby limitent les antibiotiques par le recours préventif ou soignant à l’ostéopathie, au reiki et à la phytothérapie. Sur leurs 15 hectares de céréales, qui les aident à se rapprocher de l’autonomie alimentaire, ils réduisent autant que possible les traitements phytosanitaires en les remplaçant par des procédés naturels (du purin d’ortie par exemple) et en pratiquant l’agriculture de conservation : plus de labour depuis un an et des essais pour créer leurs propres semences de blé et de maïs. « C’est l’avantage du métier : on peut tester des choses, être en constante évolution, en apprentissage perpétuel, ne pas se reposer sur nos acquis. Nous pouvons nous permettre ces expérimentations car l’exploitation est arrivée, en bientôt dix ans, à un rythme de croisière. » C’est ça, la jeune génération d’agriculteurs. Innovante, créative, consciente des enjeux et pleine d’allant.
Ça donne envie de manger local, artisanal et de faire confiance aux producteurs, non ?