Baptiste Mivelle : « La filière tient grâce à l’engagement de tous »

« Si les jeunes ne s’investissent pas dans leurs coopératives, qui le fera ? », demande Baptiste Mivelle. Photo Loris Faé
« Si les jeunes ne s’investissent pas dans leurs coopératives, qui le fera ? », demande Baptiste Mivelle. Photo Loris Faé

Sauver sa fruitière, c’est ce qui a motivé le jeune agriculteur de 33 ans à prendre la place de président de coop il y a trois ans.

Baptiste Mivelle a débuté son investissement au sein de la filière Comté en tant que délégué des Jeunes Agriculteurs au CIGC. Il est président de sa coopérative de Froidefontaine-Doye depuis l’automne 2021. S’il a relevé le défi alors qu’il avait 30 ans et un fiston de 4 ans à la maison, c’est pour maintenir la fruitière.
« La coop a failli disparaître, c’était compliqué. Je me suis dit qu’on avait le devoir de tenir cela debout. Les filières fromagères du massif jurassien sont les
dernières, avec les Savoie, à maintenir les ateliers sous la responsabilité et l’engagement de leurs producteurs. Quand on voit le marasme de l’agriculture en France, c’est une tradition à préserver coûte que coûte. »

Baptiste est aussi, depuis un an, membre du conseil d’administration de la FRCL*. « S’investir dans ma coop a énormément de sens pour moi, c’est la base. Mes autres engagements au CIGC ou à la FRCL ont découlé de cela. » Si le sentiment d’utilité est grand, le jeune homme reconnaît aussi que sa fonction de président est plus prenante qu’imaginé au départ. « J’en fais un peu tous les jours. Des mails, des coups de téléphone, des relations humaines. On peut se dire que ce n’est rien, d’autant que la FRCL et Cerfrance nous aident beaucoup. Mais cela vient en plus du travail à la ferme. » Impossible pour le jeune président de bloquer sa journée pour se consacrer uniquement à l’exploitation. « Il y a toujours un coup de fil, un mail urgent à gérer. Mes journées de travail sont hachées et je n’ai jamaisle temps de faire ce que j’avais prévu. » Heureusement, le président n’est pas seul : le magasin, sous EURL, dispose de deux co-gérantes (dont Alexia, sa compagne avec qui il dirige le Gaec !) tandis que le vice-président gère le personnel et que la trésorière s’occupe des factures.
« Parfois j’ai des petits coups de ras-le-bol, concède-t-il. Mais dès le lendemain, j’oublie et ça repart. Quand on fait des assemblées générales ou des repas conviviaux et qu’un grand nombre de coopérateurs sont là, contents d’être là, que l’ambiance est bonne, que l’entraide est présente, je ressens une grande satisfaction. »
* Fédération Régionale des Coopératives Laitières

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