Installé au 1er avril 2020, Lucas Pourchet a pris la suite de son père Claude dans la ferme de La Chaux-de-Gilley, tenue auparavant par Louis, son grand-père.
Le jeune homme de 25 ans a fait des études agricoles, dans l’optique de reprendre la ferme familiale. Il a d’abord travaillé trois ans comme chauffeur pour la minoterie Dornier, en attendant que l’heure de la retraite ait sonné pour son père. Le soir et le week-end, en rentrant du travail, Lucas donnait la main sur l’exploitation. « A sa retraite, mon père a lâché totalement, il n’est plus venu. Moi, je comptais un peu qu’il vienne, mais non ! Au bout de trente ans de métier, il avait besoin d’une pause. Aujourd’hui, il revient et s’est occupé des génisses tout l’hiver. C’est comme ça dans l’agriculture, on ne se parle pas beaucoup, mais on se comprend. »
La première année ne fut pas facile pour Lucas, qui a décidé la construction d’un nouveau bâtiment pour avoir toutes ses vaches au même endroit. « Mon père n’était pas forcément pour, mais maintenant, il est bien content et moi aussi. » Lucas a modifié des broutilles (il préfère les lingettes individuelles à la paille de bois pour essuyer les trayons) et a surtout changé de fromagerie.
« Mon père ne faisait pas partie d’une coopérative. Moi, j’ai intégré la coopérative bio de La Chaux-de-Gilley. Côté pratiques agricoles, je n’ai pas eu à changer grand-chose, car mon père avait déjà des façons de faire très raisonnées. Je voulais l’esprit coopératif, pouvoir gérer de la fabrication à la vente, et mon père était tout à fait en phase avec ce changement. » Seul, Lucas a parfois besoin de bras : lors des foins, qu’il fait avec son père, il peut toujours compter sur les copains « du bas » pour venir l’aider. Solidarité !