A Chevillard dans l’Ain, Pierrick Monnet a repris la ferme de son père Henri, le 1er avril 2023, que ce dernier avait lui même reprise à son père en 1988. « Pour mon père, voir prospérer notre coopérative, qu’il a présidée durant six ans, est aussi important que la transmission de sa ferme », assure Pierrick, baigné toute son enfance dans cet investissement solidaire et dans l’histoire de la réussite du Comté.
A 34 ans, le nouvel installé a un parcours atypique fait d’un master de sciences politiques à Lyon et d’un investissement militant actif au sein du MRJC *, dont il a été vice-président national à Paris. Sa réflexion autour de son installation a débuté en 2017 et a commencé par un travail salarié sur une autre ferme. Il a ensuite passé un diplôme agricole en 2020, effectuant des stages dans plusieurs régions, avant d’intégrer la ferme paternelle en tant que salarié durant un an et demi. De son côté, Henri avait fait une formation « transmission » avec l’ADEAR * et l’AFOCG *. « Mon père ne m’a transmis aucune dette, il a fini de payer ses emprunts avant la cession. Il m’a transmis sa confiance, je ne l’ai jamais trouvé anxieux. Et j’ai appris de lui, par les actes plutôt que par de grands discours moralistes, à maîtriser les coûts de production. J’apporte en plus ma sensibilité au changement climatique, du fait de l’époque. »
Pierrick a des envies d’évolution. « Ce n’est pas évident de développer son point de vue face à son père. La discussion peut vite s’arrêter, c’est frustrant. Si je remets en cause des choses, c’est d’abord parce que je veux faire à ma sauce, pas parce que ça ne marche pas. Mon père m’a transmis une entreprise
qui fonctionne. La retraite, c’est pour lui un cap à passer. »
* MRJC : Mouvement rural de jeunesse chrétienne / ADEAR : Association
pour le développement de l’emploi agricole et rural / AFOCG : Association
formation collective à la gestion.
Après Paris, Pierrick Monnet reprend la ferme paternelle
